QUI EST ANTOINE BECHAMP ?

Son importance

Béchamp fut l'un des plus grands savants du 19ème siècle. Son oeuvre touche à la chimie, à la médecine, à la biologie. Il fut le premier à comprendre la cause microbienne des maladies infectieuses et développa des idées révolutionnaires.

Béchamp est né à Bassing en 1816, villagge de Lorraine entre Metz et Strasbourg, où fut érigée en 1927 une stèle avec sa statue en bronze.

Son père était meunier. Ses parents étaient des travailleurs acharnés, qui lui donnèrent une solide éducation.
Un oncle, consul de France en Valachie, l'emmena faire ses études à Bucarest, quand il avait 6 ans. Après des études brillantes, il devint élève en pharmacie en 1831 du plus grand apothicaire de Bucarest. Il quitta Bucarest à la mort de son oncle, victime du choléra, en 1834, avec le titre de maître en pharmacie.

Il s'inscrivit à l'Ecole Supérieure de pharmacie de Strasbourg, où il obtint le diplôme de pharmacien en 1843. Il se maria et créa une officine à Strasbourg. Il prépara alors l'agrégation. En 1850, il est nommé Agrégé de l'Ecole de pharmacie en chimie, physique et toxicologie. Pasteur faisait partie du jury. Béchamp conserva longtemps des relations amicales avec Pasteur, avant d'en devenir l'adversaire privilégié. Le tort de Béchamp fut ensuite d'être indifférent à l'ambition personnelle, de négliger la publicité et de ne pas rechercher des relations influentes.

A l'école de pharmacie, Béchamp donna une grande impulsion aux études de chimie. Il devint ensuite docteur en médecine.

En 1854, il commença ses recherches sur la fermentation et fut nommé professeur de chimie et pharmacie à l'Université de Montpellier. Pendant 20 ans, il dispensa un enseignement solide, clair et attrayant. Il mena de front de multiples recherches, avec la collaboration du professeur Alfred Estor, qui était médecin et chirurgien à l'hôpital de Montpellier. Il commença à développer la théorie des microzymas. Il quitta Montpellier pour Lille en 1876, où il fut nommé doyen de la nouvelle faculté catholique et chargé de l'organiser.

Bientôt, il lui faudra déchanter, car on ne lui donnera pas les moyens nécessaires pour faire oeuvre d'enseignement. Le séjour à Lille se termine en catastrophe en 1888. L'Eglise l'accusa même d'enseigner une théorie matérialiste et l'expulsa de son poste. On pense que l'intervention de Pasteur ne fut pas étrangère à ce renvoi sans ménagement.

Pasteur s'était approprié les conclusions de Béchamp sur les maladies des vers à soie. Le conflit éclata au congrès médical de Londres en 1881, où Pasteur refusa d'entendre la communication de Béchamp pour montrer son mépris à l'égard de ses idées. Cet incident décida Béchamp à publier en 1883, la synthèse de ses travaux, les microzymas, un gros ouvrage de 992 pages.

Après son expulsion de Lille, Béchamp acheta une officine au Havre, avec son fils. A la mort de celui-ci en 1893, Béchamp s'installa à Paris où son ami le chimiste Friedel, mit à sa disposition son laboratoire de la Sorbonne, où il réalisa ses ultimes travaux, malgré les rebuffades de l'Académie de Médecine.

Il mourut en 1908. Les journaux étrangers furent les premiers à annoncer son décès et à célébrer ses travaux. Sa mort passa inaperçue en France. Le Figaro l'annonça avec 5 jours de retard afin de satisfaire les membres de la colonie américaine de Paris indignés du silence. Les journaux étrangers par contre célébrèrent l'immortel auteur de la découverte des microzymas.

A la séance de l'Académie de médecine, le Président lui rendit hommage comme précurseur de Pasteur.
Béchamp écrivit déjà en 1900: "Je suis le précurseur de Pasteur, comme le volé est le précurseur de la fortune du voleur enrichi, heureux et insolent qui le nargue et le calomnie".

Enfin Béchamp fut un homme d'une très grande probité morale, à l'inverse de Pasteur.

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